France
Jeanine Rueff naît à Paris en 1922. Son père est timbalier. Elle étudie au Conservatoire de Paris : harmonie avec Jean Gallon, contrepoint et fugue avec Noël Gallon et composition avec Henri Büsser. Son Quintette est récompensé en 1945 par le prix Favareille-Chailley-Richez. En 1948, elle remporte le Second Grand Prix de Rome. Elle devient accompagnatrice des classes de saxophone et de clarinette au Conservatoire, ce qui va la conduire à composer de nombreuses pièces à visée pédagogique, notamment pour les concours. Plusieurs sont entrées au répertoire, comme le Concertino (1951) pour saxophone et piano ou orchestre, Chanson et Passepied (1951) pour saxophone et piano, Concertstück (1960) pour trombone basse et piano, Cantilène (1963) pour cor et piano et Sonate (1967) pour saxophone solo. Ces pièces montrent son attachement au style français post-impressionniste, dans une parfaite maîtrise de l’écriture, son goût pour la complexité rythmique et sa connaissance des capacités expressives et virtuoses des instruments. Le reste de son œuvre demeure méconnu. Elle laisse notamment un Quatuor à cordes (1947), une Symphonie (1956), Thrène et Danse (1971) pour ondes Martenot et piano, et ce qui semble sa seule incursion dans le domaine lyrique, La Femme d’Énée (1954), opéra en un acte sur un livret de Félicien Marceau. Si ces œuvres ont été publiées, d’autres semblent introuvables, comme le Quintette primé en 1945 et un Concerto pour violoncelle. Elle a peu composé, une trentaine d’œuvres. Une raison évidente en est sa passion pour la pédagogie. Elle est de 1971 à 1988 professeure d’harmonie au Conservatoire. Ses nombreux élèves se souviennent avec émotion de son engagement, de son immense culture et de sa capacité à dépasser les limites didactiques pour toucher aux beautés musicales. Une autre raison possible est évoquée par Marc-Olivier Dupin, qui se remémore sa profonde modestie par rapport à ses activités de composition : il suppose qu’elle pourrait être liée à une forme d’auto-censure résultant de sa conscience des difficultés spécifiques auxquelles font face les compositrices.

– Florence Launay –
Œuvres référencées sur Demandez à Clara
[Musique de chambre (max. 9 instruments)]
Dialogues - alto, piano - 1970
Contributeur : Présence Compositrices - dernière mise à jour 19 June 2023