France
Ginette Keller naît en 1925 à Asnières. Elle acquiert dès sa jeunesse une profonde culture artistique et littéraire. Elle étudie au Conservatoire de Paris, avec notamment Nadia Boulanger, Olivier Messiaen et Tony Aubin, et se présente en 1951 au concours du Prix de Rome où elle obtient un deuxième second prix. Elle se fait ensuite remarquer par Fresque, pour orchestre, récompensé au Concours Reine Élisabeth en 1957. Elle laisse une douzaine d’œuvres orchestrales, dont Variables (primé à Mannheim en 1966) et Paramorphoses (1969, commande de l’État). La musique de chambre l’a aussi inspirée pour une vingtaine de pièces dont se détachent Six chants de lumière et d’ombre (1965, commande de l’ORTF) pour quatuor d’anches doubles et Graphiques (1971) pour soprano et huit instruments. Dans sa production pianistique, elle affectionnait particulièrement ses Tropes sur le nom de Bach (1985). Son amour de la langue allemande lui a inspiré ses Impromptus (1987), quatre mélodies sur des poèmes de Hölderlin, Nietzsche, Trakl et Stadler. Elle a aussi composé deux ouvrages lyriques sur des livrets d’Alain Germain, Les Vieilles Dames d’Osnabrück, créé à l’Opéra d’Osnabrück en 1983, et Les Adieux d’une cantatrice sans mémoire, créé à Aulnay-sous-Bois en 1986. Elle a longtemps enseigné l’analyse à l’École Normale de Musique. Elle est aussi devenue professeure de solfège au Conservatoire de Paris en 1966 et y a enseigné l’analyse à partir de 1972. Ses élèves gardent le souvenir d’une pédagogue très engagée qui ne parlait pas de ses compositions ni de sa carrière de compositrice, sur laquelle ses activités d’enseignement semblent avoir pris le pas. De sa cinquantaine d’œuvres, seules une dizaine ont été publiées. Le compositeur Jean-Michel Ferran, qui a réalisé un catalogue de ses œuvres, qualifie ainsi son style : « C’est une musique d’une très grande qualité, plutôt dans l’héritage de l’expressionnisme allemand, très puissante, voire violente, et qui mériterait d’être plus largement diffusée et éditée ».

– Florence Launay d’après Jean-Michel Ferran et Denis Havard de la Montagne –
Œuvres référencées sur Demandez à Clara
[Instrumental (solo)]
Efflorescence - flûte
Les Gorgones - deux pianos
Soliloque - piano - 1991
Tropes - piano
Vibrations - harpe celtique - 1990
[Musique de chambre (max. 9 instruments)]
Aphorismes - quatuor flûte, violon, alto, contrebasse
Chant de Pisinoe - flûte, piano
Chants de Parthénope - flüte, piano - 1968
Constellations - trio flûte, guitare, piano
Dialogues - clarinette, piano - 1989
Ébauches - basson, piano - 1973
Girations - percussion, piano - 1970
Imaginaire - violoncelle, piano
Impromptus - duo flûte à bec, basse de cistre
Impromptus - duo flûte, guitare
Incidences poétiques - duo flûte, harpe
Les Métamorphoses du Rêve - hautbois, piano
Musée carnavalesque - trio violon, violoncelle, harpe
Palinodie - duo flûte, contrebasse
Paraphrase sur Carmen - violoncelle, piano
Polémiques - duo guitares
Rumeurs - contrebasse, piano - 2002
Séquence - contrebasse, piano - 1994
Six Chants de lumière et d’ombre - quatuor hautbois, hautbois d'amour, cor anglais, basson - 1965
Sonate - trompette, piano
Structures - quatuor hautbois, violon, violoncelle, clavecin
Trio - flûte, clarinette, basson
[Musique vocale]
Cantate - voix, orchestre
Das Nachtlied - voix, orchestre
Et l’Homme vit se rouvrir les portes - cantate à trois voix et orchestre - 1951
Graphiques - soprano, octuor instrumental
La Boîte de Pandore - cantate à trois voix et orchestre - 1953
Le Cantique des Cantiques - soprano, basse, cinq instruments
[Orchestre]
Fresque - orchestre de chambre
Instantanés - douze saxophones
Paramorphoses - orchestre à vent, piano, percussion - 1969
Symphonie - orchestre
Variables - orchestre
[Orchestre avec soliste(s)]
Quatre Danses - flûte, clarinette solistes, orchestre à cordes
Contributeur : Présence Compositrices - dernière mise à jour 19 June 2023